Au cours des 25 dernières années, la production des sciences au Brésil a presque sextuplé – 2 mille articles scientifiques ont été publiés dans des revues de circulation internationale en 1980 et plus de 13 mille en 2004, tous écrits par des auteurs du pays. Cette croissance notable s’associe à une politique de l’État brésilien pour la formation de scientistes, ce qui a permis d’accroître le nombre de docteurs formés au Brésil à presque 10 mille en 2004. Quelques institutions académiques brésiliennes sont parmi celles qui ont formé le plus de docteurs au monde – annuellement, l’Université de São Paulo (USP) forme plus de 2 mille docteurs, l’Université d’État de Campinas (Unicamp), plus de 700 et l’Université d’État Paulista (Unesp) plus de 600.
À côté de cette activité de recherche académique, le Brésil a également développé une relevante formation pour la gestion et l’emploi du savoir dans l’entreprise. Parmi les importantes réalisations technologiques brésiliennes de ces dernières années, nous pouvons citer : les avions à réaction de l’Embraer, le troisième fabricant d’avions au monde ; l’énorme succès de l’agrobusiness brésilien, avec le soja le plus productif au monde, le plus grand exportateur de viande ainsi que le plus important et efficace producteur d’éthanol, pour n’en rester qu’à trois exemples ; l’exploitation océanique de pétrole à des profondeurs de plus de 2 mille mètres réalisée par la Petrobras ; et le système électronique pour les élections, dont le software et les appareils ont été entièrement développés au Brésil. Le pays s’est engagé à intensifier la capacité technologique de l’entreprise, en aidant, grâce à une législation récente – la Loi de l’Innovation -, les activités de recherche et de développement (P&D) dans des entreprises, par des programmes de financement, d’aides fiscales et des subventions à la P&D. Un des principaux défis dans le domaine des sciences et de la technologie au Brésil est de porter l’activité de P&D à l’intérieur des entreprises, en potentialisant les excellents résultats académiques au développement du savoir et de la formation de personnel que le pays est entrain d’obtenir.
Plus de la moitié de la production scientifique brésilienne est créée à l’État de São Paulo, où travaillent 30% des scientistes brésiliens. À São Paulo, le gouvernement de l’État a soutenu systématiquement l’activité scientifique et technologique, en y destinant presque 12% des recettes de l’État. À São Paulo se trouvent 20 instituts publics de recherche, les trois principales universités brésiliennes – l’USP, l’Unicamp et l’Unesp – et la Fondation d’Appui à la Recherche de l’État de São Paulo, la FAPESP. La FAPESP finance, annuellement, des milliers de projets de recherche et des bourses d’études, tous sélectionnés par un rigoureux système d’évaluation du mérite, fondé sur la révision par des confrères.
La FAPESP, tout en appuyant la recherche académique et le développement du savoir, opère des programmes destinés à inciter le développement technologique industriel. Un des programmes les plus relevants est celui d’appui à la Recherche Innovatrice dans les Petites Entreprises, le PIPE, qui a déjà soutenu 450 projets de P&D dans des entreprises de moins de cent employés – plus d’un projet engagé par semaine depuis 1998, année à laquelle le programme a été créé. Il existe aussi des programmes destinés à stimuler la P&D coopérative entre les universités et les entreprises et pour les partenariats entre les organes de l’État et les universités.
Ce numéro spécial de la revue Pesquisa FAPESP montre certains des résultats dans le domaine des sciences et de la technologie qui ont été obtenus par des scientistes brésiliens. Ce sont des résultats qui démontrent la vitalité des sciences et de la technologie développée au Brésil. Nous espérons que l’exposition de ces projets pourra mener à une intensification de la coopération scientifique et technologique entre les scientistes brésiliens et français.
Carlos Henrique de Brito Cruz est le directeur scientifique de la FAPESP
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