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LETTRE DE L´ÉDITRICE

Un avenir durable

L’article de couverture de cette deuxième édition internationale 2013 de la revue Pesquisa FAPESP aborde une variété considérable d’études menées actuellement sur la canne à sucre par des chercheurs provenant de diverses institutions de l’état de São Paulo, mettant principalement l’accent sur la recherche génétique de la plante et la recherche d’enzymes capables de participer davantage au processus d’hydrolyse de la bagasse. L’objectif final de ces efforts, décrit à la page 6 par le rédacteur en technologie, Marcos de Oliveira, est de produire davantage d’éthanol à l’hectare. Bien que ce biocarburant soit très propre comparé au pétrole et qu’il provienne d’une source renouvelable, il faut qu’il devienne encore plus viable sur le plan économique. La longue et fructueuse tradition brésilienne en matière de recherches sur la canne à sucre contribuera fortement au développement de l’éthanol de deuxième génération.

Dans l’éthanol de première génération, le jus de canne à sucre est transformé en biocarburant par fermentation. Dans l’éthanol de deuxième génération, de puissantes enzymes seront utilisées pour briser les molécules de la bagasse et des feuilles de la canne pour pouvoir extraire davantage de sucre de cette biomasse à travers un processus d’hydrolyse. La génétique est un outil fondamental pour progresser sur cette voie, et le lancement du projet Genoma Cana en 1999, financé par la FAPESP, a été un premier pas décisif pour étudier en profondeur les gènes les plus importants de la plante. De nouvelles découvertes devraient maintenant donner l’élan nécessaire au procédé par hydrolyse et entrainer une hausse de la production brésilien–ne d’éthanol d’environ 5 milliards de litres par an, pour une production actuelle de 25 milliards de litres. Le Brésil n’est pas seul dans cette course. De nombreux laboratoires, aux États-Unis, en Angleterre et en Suisse, poursuivent les mêmes objectifs dans une course scientifique où le principal gagnant sera l’environnement.

Nous voulons également, dans ce numéro, mettre l’accent sur une nouvelle étude concernant la maladie de Chagas, menée par des chercheurs de l’Université de São Paulo (USP) et de l’Université Fédérale de São Paulo (Unifesp). Depuis la découverte de la maladie et de son agent infectieux, Trypanossoma cruzi, par le médecin et scientifique Carlos Chagas en 1909, des recherches sont menées incessamment pour comprendre les mécanismes d’action de ce parasite dans l’organisme et découvrir des manières de l’éviter. Comme le montre le reportage du rédacteur spécialisée Carlos Fioravanti (page 52), les chercheurs ont maintenant découvert comment T. cruzi s’installe dans une seule cellule, se différentie, se divise et envahit d’autres cellules, ce qui ouvre des perspectives pour le développement de nouvelles méthodes pour combattre et diagnostiquer les maladies tropicales. À ce sujet, il faut souligner que ces maladies touchent également aujourd’hui les pays des régions tempérées. Des autorités médicales étasuniennes, par exemple, annoncent déjà une recrudescence de la maladie de Chagas sur leur territoire, principalement chez les immigrants dans les états frontaliers du Mexique.

L’exemple d’Embraer, cité par l’article de technologie, troisième fabricant mondial d’avions à réaction derrière Boeing (États-Unis) et Airbus (Union Européenne), prouve qu’il est absolument judicieux de quitter le périmètre des centres de R&D des entreprises pour trouver ailleurs d’autres partenaires et apporter ainsi une valeur ajoutée croissante au produit fabriqué. Embraer a des partenariats avec des universités, des instituts de recherche et d’autres entreprises du secteur aéronautique dans le but de développer de nouveaux procédés de fabrication, des matériaux composites, des structures métalliques et des systèmes embarqués. L’un des projets en cours étudie la production de biocarburants à partir d’éthanol de canne à sucre. Ce travail, financé par la FAPESP, est mené en collaboration avec Boeing et des institutions paulistes de recherche.
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Les trois reportages mentionnés décrivent des recherches menées à São Paulo et sont des exemples de l’importance donné par cet état à la science et à la technologie. Dans le tableau ci-dessus, nous pouvons voir qu’en 2010 l’état de São Paulo a investi plus de 3 milliards de dollars US, ce qui représente 71,6 % des dépenses publiques du pays en R&D. Il faut souligner que l’état de São Paulo représentait 33,1 % du PIB en 2008, soit l’équivalent de 430 milliards de dollars US.

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